Dernière mise-à-jour : 10 août 2022.
La Direction de l'animation de la recherche des études et des statistiques (DARES) produit des statistiques sur l'emploi intérimaire qui permettent de comprendre la structure et l'évolution de celui-ci.
La définition de l'emploi intérimaire est clairement donnée sur le site de la DARES : "L'emploi intérimaire correspond à la mise à disposition temporaire d'un salarié par une entreprise de travail temporaire auprès d’une entreprise cliente utilisatrice, afin d'exécuter une mission dans le cadre d'un remplacement temporaire d'un salarié, de travaux saisonniers ou d'un accroissement temporaire de l'activité." Lien : Dares.travail-emploi.gouv.fr
Également sur le site de la DARES, est expliqué pourquoi le travail temporaire suscite un intérêt particulier : "Bien que représentant une part réduite de l’emploi salarié (entre 2 et 3 %), l’intérim est un indicateur conjoncturel avancé de l’évolution de l’activité économique : il constitue la composante de l’emploi salarié la plus sensible à la variation du climat économique, variant rapidement à la hausse ou à la baisse en fonction de l’activité."
L'analyse des données permet de tirer les conclusions suivantes sur la situation de l'emploi intérimaire en France :
Plus de détails sont donnés ci-dessous.
Pour estimer le nombre d'intérimaires, c'est le nombre de personnes en mission d'intérim durant tout ou partie des cinq jours ouvrés en fin de mois qui est retenu. Si une personne a été en mission ces cinq jours, elle compte pour 1. Si une personne a été en mission trois jours sur ces cinq jours, elle compte pour 3/5, soit 0,6.
À partir des données mensuelles corrigées des variations saisonnières, on obtient le graphique ci-dessous pour le nombre d'intérimaires à partir de l'année 2000. Données : Dares.travail-emploi.gouv.fr
L'emploi intérimaire a été marqué par les deux crises majeures survenues ces 20 dernières années, à savoir la crise financière de 2008-2009 et la crise sanitaire de 2019-2021. Cependant la baisse de l'emploi intérimaire et la reprise de celui-ci à la suite de la crise financière se sont étendues sur une période plus longue que pour la crise sanitaire.
Les données disponibles peuvent être décomposées par secteur d'activité. On note alors que le développement du travail intérimaire depuis 2015 est porté par le secteur tertiaire et par le secteur industriel. A partir de 2018, le secteur tertiaire dépasse le secteur industriel en termes d'emploi intérimaire. Ces deux secteurs portent la progression marquée de l'intérim depuis 2021 alors que le secteur de la construction est plutôt stable comme le montre le graphique ci-dessous.
Les missions d'intérim sont en moyenne limitées à 2 semaines depuis 2018. C'est dans le secteur de la construction qu'elles sont en moyenne les plus longues avec 3,5 semaines avec une tendance à l'augmentation depuis 2015. Le secteur de l'industrie offre des missions dépassant en moyenne les 2 semaines. C'est le secteur tertiaire qui fournit les missions les plus courtes avec une moyenne de 1 semaine et 3 jours comme le montre le graphique ci-dessous.
Le nombre de contrats d'intérim conclus se chiffre en millions chaque année. Le secteur tertiaire domine depuis 2004 et conclut à lui seul à peu près la moitié des contrats depuis 2013-2014. En dehors des crises financière et sanitaire, les secteurs de l'industrie et de la construction sont stables. C'est donc le secteur tertiaire qui porte la progression constatée depuis 2016 comme le montre le graphique ci-dessous.